La guerre civile espagnole à travers L’Illustration

Lors de mes travaux de recherche de fin d’étude, j’ai étudié la couverture de la guerre civile espagnole par L’Illustration. J’ai orienté mon travail sur la notion d’objectivité en journalisme.

Un siècle d’archives de L’Illustration est regroupé dans une même pièce ! Ce sont 170 000 pages de textes et de publicité et pas moins de 250 000 gravures parues entre 1843 et 1944 qui vous contemplent. J’ai commencé par retracer les origines, les étapes et les conséquences du conflit avant de me plonger réellement dans le traitement de l’hebdomadaire.

La confrontation de la psychose et de l’espoir va provoquer des millions de morts

Avant un affrontement militaire, l’Espagne est divisée socialement. Dans un pays marqué par de profondes inégalités, la république promet d’instaurer le partage des richesses. De plus, c’est un régime laïque. Il instaure la séparation de l’Église et de l’État.

Ces mesures passent mal auprès du clergé et des riches propriétaires terriens. L’Église va profiter de son influence pour soutenir les militaires qui finissent par se soulever le 18 juillet 1936 au Maroc espagnol. Ce coup d’état ouvre les hostilités, elles s’achèveront en 1939. À partir de là, le pays est divisé en deux zones : républicaine et nationaliste.

Malgré le traité de non intervention décidé par les États européens, le conflit ne tarde pas à s’internationaliser. Certains historiens qualifient cette guerre de : « répétition générale avant la seconde Guerre Mondiale ».

L’intervention active de l’Allemagne, de l’Italie et du Portugal du côté des insurgés va peser lourdement sur l’issue du conflit. Ce déséquilibre amène le général Franco à prendre le pouvoir à l’issue de la guerre plongeant l’Espagne dans une dictature autoritaire et conservatrice jusque 1975. Entre les personnes mortes au combat, les exécutions sommaires et les réfugiés, le nombre de victimes se chiffre en millions.

Crédits L’Illustration – 4874 – 1936-08-01 Première Une sur le conflit

L’Illustration reste en harmonie avec sa ligne éditoriale

En 1929, L’Illustration compte 168 807 abonnés répartis dans 112 pays. Avec un résultat net de 2 767 098,18 €, le journal dispose de moyens considérables. Des reporters sont envoyés dans les deux zones. Ils reviennent avec de longs papiers contextuels enrichis de nombreuses photos. Ces articles sont écrits de façon à rester le plus factuel possible, le ton est craintif.

Avec ce comportement, L’Illustration reste en harmonie avec sa ligne éditoriale. L’hebdomadaire a toujours été pour le maintien de l’ordre. De même, il n’a jamais aimé les polémiques. Ainsi, le magazine ne froisse personne et maintien son large lectorat. Plus que l’objectivité, il faut souligné l’honnêteté intellectuelle de la rédaction tout au long de la guerre.

Crédits : L’Illustration, n° 5014 08/04/1939 (dernière Une sur le conflit)

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