Mille soleils splendides
Publié chez Belfond en 2007 et 10/18 (poche en 2008), Mille soleils splendides est le deuxième roman de Khaled Hosseini. J’écris ces lignes en novembre 2020 et je vous prie de croire que le portrait de Laila et Mariam, deux jeunes afghanes héroïnes de cette fiction, vous permettra de relativiser cette année terrible.
Dorénavant, je me méfierai des titres ! Même s’il est doux comme de la poésie, référence à un poème de Saeb Tabrizi, un poète perse du XVIIème siècle, l’apparence est trompeuse. La preuve en page 12 : un mot et une définition suffisent à faire voler en éclat toute la légèreté du monde. « Une haramis était quelqu’un de non désiré, qui n’aurait jamais droit comme les autres à une famille, une maison, et à l’amour et à l’approbation des gens. » Mariam est née au mauvais endroit au mauvais moment. Dans l’Afghanistan des années 1970, on lui arrange un mariage au plus vite pour l’envoyer le plus loin possible du lieu du déshonneur : à Kaboul.
Deux portraits pour deux réalités
Le portrait de Laila est écrit en parallèle de celui de Mariam. Elle aussi est une jeune afghane, mais sa réalité est bien différente. Elle va à l’école et son père est aimant. Il lui explique notamment ceci : « Les afghanes ont toujours beaucoup souffert, Laila, mais elles ont probablement plus de liberté aujourd’hui, sous le nouveau régime, qu’elles n’en ont jamais eu […] Vraiment c’est une bonne époque pour elle en ce moment. Et tu peux en tirer profit, Laila. Même si cette liberté – là, il secouait la tête avec tristesse – est aussi l’une des raisons pour lesquelles les gens de l’extérieur ont pris les armes. »
Une violence crûment décrite
Les circonstances de la guerre vont amener les personnages à faire face ensemble, non seulement aux conséquences des affrontements entre belligérants mais aussi à un patriarcat poussé à l’extrême : « De même que l’aiguille d’une boussole indique le Nord, un homme qui cherche un coupable montrera toujours une femme du doigt. Toujours. » L’auteur ne nous épargne aucun détail, comme si le lecteur était un punchingball. Mais alors pourquoi lire un tel roman en ce moment ? Justement pour nous aider à relativiser la difficulté de nos quotidiens confinés !
Bonne lecture, et cultivez-vous !
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